Extrait du dossier réalisé par SOS Déchets "Centre-Isère"
Une évolution positive des pratiques de gestion des Ordures Ménagères (OM) a été entamée. La généralisation de la collecte sélective en point ; d’apport volontaire, la mise en vente de composteurs individuels, la sensibilisation des élèves à l’environnement, la mise en place de bornes de collecte des piles usagées, la participation des Associations de Protection de l’Environnement (APE) à un comité de pilotage pour le choix d’une unité de traitement des OM, sont quelques exemples de réalisations jugés encourageants par les APE du secteur Centre Isère.
Les associations de protection de l’environnement du « secteur Centre Isère » se mobilisent autour du problème de la gestion des OM, car les citoyens qui les composent font le constat que nous n’avons pas réussi à mettre en place une politique de gestion et de réduction des déchets satisfaisante pour atteindre les objectifs de la loi du 13/07/1992 demandant la disparition de la mise en décharge de déchets bruts pour le 1er juillet 2002 (Directive UE du 18/03/91). Pour cela, nous posons quelques principes sous forme d’exigences environnementales et sociales (Annexe I ).
Il nous reste à tous de gros efforts à faire pour atteindre des objectifs satisfaisants tant du point de vue du respect de l’environnement que de la santé publique.
Santé publique gravement menacée, ce qui a amené l’ARTAC (association française pour la recherche anti-cancéreuse), à lancer le 7 mai 2004 l’Appel de Paris, déclaration internationale sur les dangers de la pollution chimique. Cet appel a été signé par de nombreuses personnalités et associations. L’appel de Paris nous remémore différends textes internationaux dont la convention de Stockholm du 22 mai 2001, qui reconnaît dans son article 1 la nécessité de protéger la santé humaine et l’environnement des effets néfastes des Polluants Organiques Persistants (POP) dont font partie les dioxines et leurs congénères, (cf annexe IJI ).
De nombreuses autres études et documents démontrent la dangerosité de la filière de valorisation thermique, qui non seulement ne réduit \ pas la quantité de déchets mais crée de nouveaux polluants bien plus toxiques.
Ces informations posent le problème ou risque de la responsabilité juridique des décideurs qui ne tiendraient pas compte de ces signaux d’alerte et ne se soucieraient pas d’appliquer le principe de précaution inscrit dans les lois nationales et européennes.
Les préconisations ci-dessous reprennent ce qui a été mis en place par des collectivités territoriales
(cf chapitre C).
Les fermentescibles (épluchures de légumes, déchets alimentaires, etc) qui contiennent à eux seuls la quasi totalité de l’humidité de la poubelle, contaminent les autres composants, qui à leur tour rendent toxiques les premiers. Ils sont à l’origine des mauvaises odeurs de la poubelle comme des décharges, des jus polluants qui peuvent dissoudre les métaux dans la masse des ordures, et constituent un risque de pollution des nappes phréatiques.
C’est donc le mélange de nos restes dans la poubelle qui crée le problème : La Fraction Fermentescible est à écarter absolument des autres déchets afin de ne pas souiller l’ensemble. Regardons de plus près le contenu de la poubelle. Il comporte 4 flux à gérer SEPAREMENT :
Ordures Ménagères
% poids de la poubelle en moyenne
types de Collectes existantes, à développer ou (en gras) : à créer
Valorisation
Fermentescibles
tout ce qui est biodégradable
25 à 50% selon taux d’humidité
compost individuel (zone rurale)
compost chez l’habitant
collecte sélective (zone urbaine)
déchetterie (déchets verts + bois
compostage ou méthanisation
Recyclables secs
50 à 65%
collecte sélective en PAV collecte
matière = recyclage
Toxiques (peintures, solvants, piles) DTQD
0,4 %
sélective en PAP
collecte sélective en PAV
Résiduelles
(le reste)
collecte sélective en PAP
matière puis mise en CSDU classe 2
PAP = Porte à Porte
PAV = Point d’Apport Volontaire (Points Propres)
DTQD = Déchets Toxiques en Quantités Dispersées
CSDU = Centre de Stockage des Déchets Ultimes (ne pouvant plus être traités techniquement ou économiquement)
Tout système de gestion des Déchets Ménagers doit donc commencer par le tri et le recyclage, ce qui est simple, propre et ne crée pas de nouveaux composés chimiques. Ceci est conforme à la circulaire du 28/4/1998 et aux directives européennes.
MATERIAUX TRIES = RESSOURCES / MATERIAUX NON TRIES = DECHETS A COURT TERME : La réduction des déchets à la source est l’affaire de chacun, et aussi des collectivités.
A LONG TERME : l’application de ces 2 principes fera prendre conscience petit à petit de la nécessité de "produire moins de déchets".
Pour réduire les déchets ultimes que l’on retrouve dans Itout système de gestion des OM :
Après optimisation du tri et recyclage, il reste à Réduire à la source la production de déchets en quantité et en toxicité.
Pour Améliorer les résultats, chaque collectivité met en oeuvre différentes stratégies.
La combinaison optimale : TRI + COLLECTE SELECTIVE + RECYCLAGE, doit permettre
A COURT TERME (maximum 5 ans) d’atteindre un OBJECTIF REALISTE = 50 % d’OMR !!!
L’expérience des Collectivités (voir chapitre C) qui ont cherché à mettre en place les principes énoncés ci-dessus, nous montre que des objectifs qui paraissent ambitieux au départ, peuvent être atteints en 3 à 5 ans (moins de temps qu’il n’en faut pour réaliser un projet d’incinérateur ! ). Au Creusot (Saône et Loire), EN 5 ANS, ils sont arrivés à70 % M !
Ces expériences démontrent donc que vouloir atteindre 50 % de déchets recyclés ou compostés, à court terme, est tout à fait réaliste. Cela permet de se fixer des objectifs plus exigeants à long terme.
Mais, dans un premier temps, cela permet d’envisager des solutions de traitement pour des volumes réduits de moitié ! Ce qui fait que, même pour un territoire comme le Centre-Isère, on ne doit planifier que 25000 tonnes maximum d’OMR à traiter à court terme.
Aucune solution de traitement thermique n’est alors plus viable économiquement
Les exemples (chapitre C) nous donnent plusieurs pistes :
Exemple de Launay-Lantic (p9) : -^ VALENCE vient de lancer un appel d’offres sur ce modèle
A TRES COURT TERME (moins de 3 ans), il est possible de mettre en place :
un centre de tri industriel (pour pallier à l’insuffisance du tri individuel au début)
un centre de compostage.
Exemple de Varennes-Jarcy - Vallée de l’Yerres et des Senarts (p8) :
Si la valorisation énergétique est un critère retenu (APRES les critères environnementaux), le procédé de méthanisation est tout à fait envisageable pour le secteur Centre Isère (de plus, cette filière de traitement est potentiellement applicable aux boues de STEP ou Station d’Epuration) En effet, les études de 2004 l’ont montré, malgré des objectifs peu ambitieux. La solution préconisée était d’ajouter les déchets verts aux déchets Organiques pour atteindre le seuil de 10000 tonnes pour réaliser une unité de méthanisation. Dans la présentation faite les 2 et 3 février par le bureau d’études, les conclusions ont changé et ce n’est plus possible (voir Synthèse § II pi5)
Exemple de Lorient (p7) : Compostage biodéchets - compostage OMR - Stabilisation
Autre procédé industriel pour compléter le traitement "tri-recyclage-compostage" et qui permet
d’améliorer efficacement les conditions de mise en CET, sans freiner la montée en puissance des
autres phases du plan de gestion des OM.
La stabilisation consiste à assainir les OMR et à réduire leurs volumes de 40% en les asséchant
(récupération des lixiviats - "jus").
Tant que nous ne pourrons pas TOUT recycler, il restera des déchets ultimes.
TOUTES les filières aboutissent donc à :
> une mise en Centre d’Enfouissement Technique (classe 2) pour les déchets ultimes (diminution
progressive en fonction des efforts réalisés sur tri et collecte).
Ceci ne supprime évidemment pas la nécessité de trouver un nouveau site d’enfouissement pour
remplacer celui de Penol. Mais ce système de gestion permet d’envisager cette recherche avec plus
de sérénité que pour les anciennes méthodes ("tout en décharge" ou "tout brûler").
Les tonnages de Déchets restants ne justifient plus la construction d’une unité de traitement thermique, mais ne doivent pas être brûlés chez d’éventuels voisins qui auraient un incinérateur trop gourmand, sans parler des nuisances de transport longues distances !